Résumé:

Je me nomme John Wayne Cleaver, j’ai quinze ans. J’ai cette noirceur en moi. La mort m’attire. Ma mère sait que j’ai le profil d’un psychopathe. Elle essaie de me protéger comme elle peut, elle me paye des séances de psy… C’est de sa faute après tout ! C’est elle qui me demande de l’aider au funérarium depuis mon enfance. Notre funérarium se situe dans notre maison. Difficile alors pour moi de contenir mes pulsions homicides. Mais un tueur que j'appelle "Le Démon" est arrivé en ville. Les corps arrivent à la maison semaine après semaine avec tous un point commun, ils leur manquent un organe. C’est formidable ! Un tueur en série est dans ma ville, il est tout proche… Je dois le trouver ! Je dois le tuer !

Vous avez aimé la série Dexter ? Vous aimerez ce livre.

Edition: Pocket

Nombre de pages: 312

Mon avis:

Ayant suivi la série Dexter, je me suis forcément intéressé à cet ouvrage. On sent vraiment que le narrateur lutte en permanence contre ses pulsions meurtrières.  Il a envie de tuer mais dicte son comportement par des règles qu’il se fixe :

1) Ne pas regarder les gens trop longtemps. 
2) Ne pas éviscérer les animaux. 
3) Ne nourrir que des pensées positives. 

L’histoire bascule dans l’irréel vers le milieu du récit, et ça on ne s’y attend pas trop. Au début ça déçoit un peu, puis finalement on reste scotché car l’intrigue est très bien menée. L’auteur adopte un style très simple et va toujours à l’essentiel. Il décrit peu les environnements et laisse place à notre imagination. La fin est un peu trop classique mais donne envie de lire le deuxième tome : Mr Monster.

Note: 8/10

Extrait:

« Je frappai violemment le plan de travail du plat de la main, trouvai un autre bol et le fracassai contre le mur. Je ramassai ensuite une cuillère et la balançai contre le frigo avant de m’emparer d’un couteau de cuisine auquel je m’apprêtais à réserver le même sort lorsque je remarquai soudain que ma mère était paralysée, le visage blême et les yeux ronds comme des soucoupes. Elle avait peur. Pas seulement peur : elle avait peur de moi. Je la terrifiais. J’eus une montée d’adrénaline : un éclair, un ouragan. J’étais en feu. Abasourdi par cette puissance : une émotion pure, brute. Voilà ! C’était ça que je n’avais jamais ressenti avant : un lien émotionnel avec un autre être humain. J’avais essayé la gentillesse, l’amour, l’amitié ; j’avais essayé de parler, de partager, d’observer : rien n’avait jamais marché. Jusqu’à cet instant. Jusqu’à la peur. Je sentais son effroi dans la moindre cellule de mon corps, pareil à un bourdonnement électrique, je vivais pour la première fois et il m’en fallait plus, tout de suite, sinon le manque allait me dévorer vivant. Je levai le couteau. Elle se crispa, recula. J’éprouvais à nouveau son épouvante, plus forte désormais, parfaitement synchrone avec mon corps. Une pure décharge de vie, cette peur, ce contrôle. J’agitai mon arme, ma mère devint livide; j’avançai d’un pas, elle se recroquevilla. Nous étions liés. Je guidais ses mouvements comme dans une danse. Je sus à cet instant que c’était à ça que devait ressembler l’amour : deux esprits en tandem, deux corps en harmonie, deux âmes en fusion. Je mourais d’envie d’avancer encore, de dicter sa réaction. »